Livre “Le Dernier Convoi” p.t.c 30 tonnes de dynamite par Jean Yves Montagu
Etat: comme neuf
1ère page dédicassé par Jean Yves Montagu
Editions PAC, 75001 Paris
93 pages, imprimé novembre 1978
Préface: Qui a connu le désert – il s’agit là d’une connaissance vraie, quasi-biblique – en revient marqué, l’ayant voulu ou non, du sceau des initiés. Car porteur de magie, il est vrai, est le désert, lieu d’errance sans repère ni limite, parcours d’épopée monotone. A cette magie-là, celle des camions de haut-bord, à voix contenue, grondante, intimiste et tétue, entrelace ses farandoles. Ainsi vont-elles, compagnes l’une de l’autre, se multipliant, entremêlant subterfuges et prestiges qui leur sont propres; tissant ensemble, déraisonnablement modestes et immodestes à la fois, la plus improbable des vérités poétiques, d’une démarche puissante et sage, au jour le jour poursuivie, et qui impose un langage propre, chargé lui aussi de magie: les mots qu’on lira à travers les plus belles pages de ce livre en sont riches, et pèsent leur poids. Car il n’est de vérité il n’est de poésie que dans le langage, par le langage. Heureux qui comme Ulysse; mais Ulysse – toute la mythomanie d’Homère en est garante – Ulysse, du voyage, avec les images somptueuses et la rude expérience, rapportait aussi les mots pour le dire; faute de quoi il n’y eut eu ni Ulysse ni voyage ni Odyssée. Ce n’est pas que personnages et événements seraient retournés au néant, faute de s’être inscrits dans le mémoire humaine: qu’on l’entende de façon plus étroite, ils n’auraient jamais existé. Jean-Yves Montagu n’est pas Homère, merci de m’en faire souvenir, mais au fond je ne l’avais pas oublié tout à fait. Il est Jean-Yves Montagu, ni plus ni moins; tant mieux pour lui, tant mieux pour nous. D’ailleurs Montagu, amateur d’inédit ne ment pas. Mais vérité ou pas, ce qui compte n’est pas là. Ce qui compte est dans la densité du récit: à ‘exacte mesure de la densité de l’aventure, nulle tricherie n’est possible. Merci à lui, avant d’y rêver noir sur blanc pour nous en faire rêver, d’être allé vivre au Rub Al Khali.
Georges Arnaud
Réf: le dernier convoi