Les hommes de Rose Coffret 2 DVD
le coffret qui comprend : 2 DVDs, au total 6 x 52 minutes, soit plus de 5 heures de film
Les Hommes de Rose sont édités en DVD.
La série des Hommes de Rose, diffusée en 1978 le samedi soir en prime time sur TF1, a laissé un souvenir impérissable, c’est que le scénario était proche de la perfection. Il a été confié à l’animateur radio Gérard Sire, qui a eu le mérite de rester fidèle aux anecdotes rapportées par les lignards, notamment ceux de la Vit (Valenton International Transport).René Ratard : un routier parmi les acteurs Ces spécialistes du Moyen-Orient assuraient depuis 1975 la ligne de Bagdad, où ils livraient les composants destinés à assembler des Saviem SG 4 à Iskendaria, en Irak. Avec les SM 300 et 340 T, le constructeur cherchait alors à contester la supériorité des fiables Berliet TR 280 sur cette ligne. Il a donc apporté son concours en prêtant un PS 30, livré vers la fin de l’histoire. L’histoire est celle d’un lignard de 33 ans, Jean Dupuy (joué par Jean-Pierre Castaldi), conducteur aux transports Larmier, qui les quitte pour se mettre à son compte avec un porteur d’occasion JP 13 isotherme de janvier 76. Ce dernier confie à son ancien chauffeur un premier fret de 10 t de salaison pour l’Iran. Partir sans couchette avec un tel fret vers cette destination, c’était assurément un mauvais « tour de cochon » ! Visible dès le premier épisode, un ensemble de la Vit prend ensuite les couleurs des transports Larmier. La Vit avait détaché sur le tournage René Ratard, qui interprète le rôle d’un lignard, ainsi que trois conducteurs qui vont eux aussi apporter des conseils techniques : Jean-Claude Reynaud, Serge Robert et Michel Richard. Celui-ci se souvient : « Au printemps 1977, j’ai passé près de deux mois aux côtés de Jean-Pierre Castaldi, le fils de Rose (Dora Doll) et de Maurice Biraud, surnommé Fatalitas, en raison d’une poisse qui semble le poursuivre ». Selon Michel Richard, les SM 300 T bleus avaient été rachetés aux transports Colonna par la Vit. Pour le tournage, ils ont été rebadgés en SM 340 T. Le logo Vit est recouvert par des autocollants Dupuy (pour les bleus) ou par ceux de Larmier, son farouche concurrent. Castaldi, routier bougon mais sensible. Cette rivalité entre confrères est bien retracée, puisque Dupuy casse les prix de 10 % pour reprendre un contrat d’acheminement de matériaux sur Téhéran. Ces rivalités n’avaient n’égales que celles qu’entretenaient les conducteurs, parfois amoureux de la même serveuse, en l’occurrence l’Italienne « Ottavia », avec son caractère volcanique. Quant à Jean-Pierre Castaldi, il est parfait en routier fort en gueule, bougon mais sensible. « Les acteurs avaient été formés à la conduite par l’AFT, mais ils appréciaient nos conseils. On voit ainsi Jean-Pierre Castaldi procéder au changement d’une roue dans les règles de l’art ! ». Paradoxalement, les lignards, premiers concernés, ont manqué plusieurs épisodes de la série puisque leurs voyages sur l’Irak ou l’Iran, longs de 23 à 27 jours, les éloignaient des écrans. Des images filmées en caméra cachée Michel Richard a aussi partagé l’intimité des acteurs. « Entre le tournage d’une séquence de mise sous douane près du Mont-Blanc et les scènes dans le restaurant, nous sommes montés jusqu’à Briançon le dimanche avec Maurice Biraud, déjà malade. Le restaurateur a insisté pour nous offrir le repas, étant donné qu’il a eu l’honneur d’avoir le populaire acteur pour client », se rappelle l’ancien routier. « Les autres scènes ont été filmées près de Thessalonique (Grèce) puisque la Turquie refusait le tournage. Mais l’année précédente, en caméra cachée, j’avais volé quelques images au pied du col du Tahir », précise Michel, déçu que si peu d’images aient été conservées. Une belle image de la profession. Quant à la citerne en feu dans la scène finale, ce serait une ex-Onatra, qui rachètera la Vit quelques années plus tard. Ultime incongruité, Albert (le premier chauffeur embauché par Jean Dupuy, passé à la concurrence chez Larmier) reprend le volant en découvrant un routier inanimé dans la cabine, avec une citerne en feu, alors qu’il n’a pas subi le moindre accident. « L’essentiel était d’offrir un fin héroïque au jeune routier (doublé par le cascadeur Michel Normand, affublé d’une perruque et d’une combinaison ignifugée), qui sort la citerne en feu du village afin de préserver ses habitants, au prix de sa vie », résume Michel Richard, qui a fini sa carrière comme exploitant. C’est précisément cet esprit de solidarité et de courage des routiers, bien retracé dans ce feuilleton, qui a suscité tant de vocations chez nos lecteurs.